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   La revanche de Ken   Ken vit au pays de la confiance Il se montre toujours zen Il n’a jamais conscience Que parfois la vie est une hyène.   Son monde est peint de rose et de fuchsia Y a que des Ken et des Barbie Aucune ecchymose, aucun aléa Tout le monde est beau, tout le monde est gentil.   Ces poupées sont des produits Au garde-à-vous du Culte du bonheur Aucun signe de rébellion n’est permis Y a que des gazous gazous dans leurs cœurs.   Cultiver l’ultra bright de son sourire C’est sans doute son plus grand labeur Chez lui tout est mieux, chez lui rien n’est pire Tout est all right, il ne voit que le meilleur.   Ken vit béat dans l’inconscience Baigner dans le oui oui comme une rengaine Il aime Barbie en toute confiance Et prend grand soin de leur domaine.   Prisonnier du renforcement positif Il se construit comme accessoire On le valorise dans son rôle décoratif On aime qu’il aime se regarder dans le miroir.   Se rend

    Double-face Vous êtes-vous déjà demandé qu’elle était l’aboutissement de la vie d’une pièce de monnaie ? C’est qu’elle en a vécu des aventures, des épopées, des odyssées… Elle en est lasse, désœuvrée, fatiguée de passer de bourses en porte-monnaie, au gré des vents et des arcs-en-ciel. De bourses en portefeuilles, origami, avion de papier s’évanouissant dans le ciel ? Subir l’exaltation, l’agitation, les éclats d’une prime de fin d’année que le travailleur a obtenu en travaillant,   travaillant, travaillant vaillant ou malade ou pire encore tous les jours dans l’année. Ecouter les envies de grandeur, de grandiloquence, d’un néo-propriétaire qui errera dans le puits sans fond des besoins consuméristes… Pièce, montée, le bourrichon… Amasser, finir dans la nasse, dans la crasse d’un classeur d’un numismate… Être une parmi trop de tant d’autres, une poussière de richesse, une pièce jaune dans un bocal, serré comme dans un panier de crabe. Vous êtes-vous déjà demandé qu’

    La Ver laine (poème pour enfants)   C’est l’histoire d’une mère ver Qui perd ses enfants vers de terre Quelques heures avant l’hiver Elle pleure le cœur par terre.   Mais quand la mère perd ses vers Elle ne se lamente pas sur son sort Malgré le vertige du chagrin, la mère persévère Elle les cherche encore et encore.   La mer veille sur ses enfants vers C’est dans son caractère Elle espère mettre fin au calvaire Elle arpente mers et terres.   Et finit par retrouver ses p’tits pères Sur le point de se faire dévorer par un pivert ! Alors si toi aussi un jour tu perds Espère et surtout : persévère !   Nicolas Crampon