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Affichage des articles du septembre, 2021

Séparer, se parer

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    Séparer, se parer   Au vent l'hirondelle A colonisé ma vie Puis s'est envolée. D'une rive à l'autre Les nénuphars ont fané Mes larmes se cascadent. Et le coeur s'emballe Le spleen plein le barillet Tire à boulets rouges. Au miroir du lac Où nos reflets se séparent Dépendance se noie. Stoïque dans le vent La patience du franc rimeur L'extrait de la pente. Derrière la montagne Abandonnant l'abandon Le soleil pétille.

La Pangée en danger

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    La Pangée en danger   Une Europe sans frontières comme un très grand pays ! Où chaque culture prospère, tous ensemble tous amis.   On verrait Pinocchio et le comte Dracula Dire bonjour à Lancelot sur un air de salsa Un léprechaun tout vert et le Manneken Pis Ecout’raient du Wagner en recherchant Ulysse   Une Europe sans frontières, qui profite de la vie, Où personne fait la guerre, sans aucun ennemi…   Imaginez Mozart de goulash s’abreuvant Avec quelques bulgares et p’tête même Mondrian ! Munch repeindrait le Cri avec la p’tite sirène En chantant Let it be sur une place en Ukraine   Une Europe sans frontières comme une grande famille, Toutes sœurs, tous frères, où tout le monde sourit !   Notre Baba Yaga adopterait Nessie Pour sauver le Vasa et l’emmener en Bosnie. Les elfes islandais tacleraient Ronaldo Près des lacs Plitvice sur Chopin au piano.   Une Europe sans frontières, des citoyens unis Qui prennent soin de la Terre, à

Mélancholia

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  Mélancholia   La bise fut venue, la fourmi jubilait : Elle était si pourvue dans son garde-manger Sa voisine la cigale, cette fieffée immature Souffrait d’une fringale, d’une envie de friture. La fourmi paradait, elle se sentait si fière D’avoir su amasser tant de mouches pour l’hiver.   Une comète menaçante s’approchait de la Terre, La cigale, inconsciente, n’en avait rien à faire.   La fourmi, quant à elle renforçait sa toiture Remuait sa cervelle, consolidait ses murs. La cigale kamikaze préparait un concert, Quelques morceaux de jazz, deux, trois airs populaires.   La comète percuta sous une pluie de poussière Un immense brouhaha, un énorme cratère.   La cigale chantonna à sa très chère voisine Au milieu du fracas quelques paroles divines : « Puisque tu n’as plus rien, que tout va s’arrêter Je te prends par la main : il est temps de danser ! »

Les pierres de Pierre

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  Les pierres de Pierre   Il regardait la mer, candide et innocent, Il caressait ses pierres, l’œil vif, le cœur ardent Le soleil descendait, Pierre humait la lumière, Assis sur les galets, il avait fort à faire.   Le regard malicieux, enthousiaste à souhait Un élan contagieux, aussi fort qu’une marée. Bichonnant ses cailloux comme un trésor précieux Il décomptait ses sous les bijoux plein les yeux.   Il débordait d’envies, jamais il n’écopait Il avalait la vie toujours à grandes gorgées. Aimant les ricochets comme tous ses copains Des rebonds par milliers : tel était son dessein.   Il battrait le record avec fougue et audace Et toutes voiles dehors, il lança la caillasse. Mais la mer, impassible, avait d’autres projets : Rêve d’enfant : impossible, les pièces d’or ont coulé !