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    A la merci de la sirène   Nous promenant sur l’Océan du bonheur, Gouvernail sûr et boussole maîtrisée, Habitudes stables en guise de moteur, Nous suivons l’itinéraire bien balisé.   Une subtile mélodie titilla mon ouïe, Les notes semblaient émaner des flots, Quand un visage d’une beauté inouïe, Sortit doucement du fond des eaux.   La belle réveille le Don Juan enfoui en moi, La statue du commandeur me rappelle en vain, Je regarde mon Elvire, pleine de désarroi, Déjà envoûté, hypnotisé par ce doux parfum.   Je ferme les yeux et je plonge soudain, Succombant à Succube qui me susurre Des psaumes m’inondant dans la luxure, Noyé sous ses murmures distillés avec soin.   Des formes parfaites qui déforment mes principes, Ma richesse intérieure s’évanouit irrémissiblement, Je deviens un mendiant qui opiniâtrement s’étripe, Gueusant un baiser, un câlin, un consentement.   La poupée du vice m’emprisonne telle Viviane, Torturant ma morale

   Solidaridité   « L’Etat ne pense qu’aux riches, personne n’est solidaire. Les boursicoteurs trichent et deviennent milliardaires. » On refaisait le Monde, au resto entre amis, On le traitait d’immonde, listant ses infamies.   Une viande onctueuse : une cuisson parfaite Une carte délicieuse : le repas est une fête. Un bon Château-Lafitte, un savoureux dessert On est bien, on profite : pas de risque d’ulcère.   Nos kilos n’ont plus faim : faut reprendre la voiture Les bonnes choses ont une fin, en avant la torture : La fraicheur nous agresse, le vent frappe avec vice La vie est une tigresse aux multiples sévices.   Dans ce climat si froid, il nous a attaqués Submergé par l’effroi, j’ai perdu mon hoquet. Prisonniers dans la rue, on ne pouvait pas fuir Devant ce malotru, impossible de s’enfuir !   Un rebutant faciès, voûté, pas très costaud Il réclamait une pièce, ou un ticket resto. Glacé par le danger, on lui a aboyé : « Si tu veux à m