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  Se souvenir des Vieilles   Qué tal ? Qué tal ? Ce soir je vais au bal. Je vais au bal avec Francisco de Goya ! Miroir, mon bon miroir, dis-moi qui la plus belle ? C’était vous ma Reine : c’était vous, avant. Avant, avant que le temps n’avance, que vos printemps ne dansent Avec l’hiver… Que nous ne vous couchiez sur ce lit, vers La Nuit, mélancolie. De cette ivresse qui nous conduit vers la vieillesse, loin de cette jeunesse qui vous manque tant. Temps où vous portiez cette jolie robe Avant que l’âge ne vous dérobe Royauté aux mille fards Ce maquillage qui allume Des apparats qui tôt ou tard Disparaitront dans la brume Aujourd’hui le phare s’est éteint, je cherche en vain cette lumière : Je prie le Roi, j’implore les saints Mais je redeviens… Poussière… Dans mon dos, tapi dans l’ombre Cronos est là, comme une promesse Un air lugubre, un regard sombre Comme une épée de Damoclès.   Qué tal ? Qué tal ? Ce soir, je vais au bal. Je vais

  Horizon vert   On a partagé le vert. Le vert clair, le vert foncé. On a partagé le vert, A moitié plein, Boire le vide. On en a pris, on en a laissé. On a construit de l’éphémère Autorisant l’autre à la jachère. Marcher, marcher, marcher Sans piétiner Sans piétiner pour que l’herbe respire. Inspiration, respir’action ! Caillou après caillou Un kairn Entouré de mille teintes de verts. Chercher les ombres autour de la statue Tournoyer, partager Le soleil.   On a partagé le vert. Le vert clair, le vert foncé. On partagé le vert Sans le renverser. Il a coulé, s’est écoulé comme une rivière. Doucement. Doucement pour que… Longtemps Le temps, Ces graines, ces petites graines Deviendront branches, deviendront arbres, Deviendront Forêts. Si on leur laisse le temps, le temps de pousser. Habiles, agiles. Laisser une trace, mais subtile. Une empreinte, mais délébile. Pour qu’elle s’efface L’espace : le prendre L’e