Armistice

 

Armistice

 C’était la der des der, on se l’est tous promis.

A quoi bon faire la guerre, quand on peut être amis ?

 

Trop de bombes, trop d’obus : c’est la course à la mort.

Trous de bombes, trous d’obus : c’est un bien triste sort.

Les corps sont des gruyères, troués de part en part.

On peut voir à travers : il n’y a plus de rempart.

 

Toutes les digues ont cédé, le sang coule tel un fleuve

De poilus décédés et des millions de veuves.

Pleurant de toutes leurs larmes, tant de joies asséchées

Alourdies par les armes se noient dans les tranchées.

 

Les cloches de la paix sont réduites au silence,

On les a étouffées, en hurlant la violence.

Et si la prochaine fois, on chantait la sagesse

Qu’en l’homme on gardait foi, qu’on écoutait Jaurès ?

 

C’était la der des der, on se l’est tous promis.

A quoi bon faire la guerre, quand on peut être amis ?