Autoportrait

 


Autoportrait

On aimait ses tableaux, ça n’lui suffisait pas
Ils étaient très très beaux mais on n’comprenait pas
Le rouge était son sang : il explorait son âme
Ne pouvant pas faire sans : bénédiction ou drame ?

Il parlait en peinture, on ne l’entendait guère
Il vivait l’aventure, il partait à la guerre
Contre ses idées noires, toutes ces mauvaises ondes
Quand le jour se fait soir, d’une touche furibonde.

Il y passait des heures, vite on les admirait
Il y mettait son cœur, mais on était pressés.
C’était un bout de lui, ça lui était très cher.
Un mayday dans la nuit, un morceau de sa chair.

Artiste existence-ciel, on le traitait de fou
Son œuvre est éternelle : il reste parmi nous.
Et ses maux s’oxymorent, ses couleurs prennent vie,
S’assemblent face à la mort, il vide son eau-de-vie.

Tous des autoportraits : il se peignait lui-même
Arrondissait ses traits, rêvant que les gens l’aiment.
Un miroir déformant, un talent amoché,
Il voyait autrement, mais ils ont tout Gachet.

 

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