A la merci de la sirène

 


 A la merci de la sirène

 

Nous promenant sur l’Océan du bonheur,

Gouvernail sûr et boussole maîtrisée,

Habitudes stables en guise de moteur,

Nous suivons l’itinéraire bien balisé.

 

Une subtile mélodie titilla mon ouïe,

Les notes semblaient émaner des flots,

Quand un visage d’une beauté inouïe,

Sortit doucement du fond des eaux.

 

La belle réveille le Don Juan enfoui en moi,

La statue du commandeur me rappelle en vain,

Je regarde mon Elvire, pleine de désarroi,

Déjà envoûté, hypnotisé par ce doux parfum.

 

Je ferme les yeux et je plonge soudain,

Succombant à Succube qui me susurre

Des psaumes m’inondant dans la luxure,

Noyé sous ses murmures distillés avec soin.

 

Des formes parfaites qui déforment mes principes,

Ma richesse intérieure s’évanouit irrémissiblement,

Je deviens un mendiant qui opiniâtrement s’étripe,

Gueusant un baiser, un câlin, un consentement.

 

La poupée du vice m’emprisonne telle Viviane,

Torturant ma morale par la rondeur de ses seins,

Je deviens victime de mon imagination mythomane,

Subissant à mon insu les sévices les plus malsains.

 

J’extrapole sûrement, voyant en elle mon dictame,

Affolé par une routine qui inconsciemment me déchire,

Je l’imagine comme le remède aux maux de mon âme,

Je m’enfonce, emporté par le tourbillon du désir

 

Dois-je écouter ce bon vieux Oscar

Ou ranger mes fantasmes au placard ?

Je sais que jusqu’à mon dernier râle

J’entendrai cette douce voix infernale,

Hésitant entre le plaisir des voluptés

Et le profond remords pour l’éternité

 

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