Bonheur en bouteille
Bonheur en bouteille
J’ai saisi cet instant, ce moment de bonheur
Ce plaisir hors du temps rêvant qu’il dure des heures.
Je l’ai mis en bouteille, je l’ai bien refermée
Ce recoin au soleil où je t’ai tant aimée.
Et puis je l’ai jetée dans l’immensité bleue
Bouée d’éternité, pour les soirs nébuleux.
Quand le spleen me submerge, je repense à tes yeux
Phares éclairant la berge à l’abri des envieux.
Tu m’indiques où creuser, toi ma carte au trésor
Pur bonheur balisé, sur les courbes de ton corps.
Tu es mes p’tits cailloux qui m’rappellent le chemin
Quand je suis dans le trou, tu me reprends en main.
Nuages évaporés, je peux me souvenir
De ta peau si dorée qui m’a tant fait frémir
Dans ces moments de liesse, où nous ne faisions qu’un
Siamois de nos caresses, de nos gestes coquins.
Cette bouteille de bonheur, je la garde précieusement
Pour protéger mon cœur des instants d’égarement.
Mon sextant pour toujours, la voile de mon radeau
Jusqu’à mon dernier jour, c’est toi l’Eldorado.
Dans ce poème, le poète nous emmène en voyage sur le chemin... :
RépondreSupprimer- phares, carte, bouée, balisé, les petits cailloux, le chemin, le sextant, le radeau (qui n'est pas sans rappeler un autre poème du même auteur...) et enfin l'Eldorado.
... de sa vie :
- dans les deux premières strophes, le poète reste centré sur lui. Il emploie le "je".
- dans la 3ème strophe, le poète évoque l'autre, le "tu", le "toi" : il se décentre et va vers l'autre qui lui fait du bien.
- dans la 4ème strophe, je + tu deviens nous et c'est l'extase !
- la dernière strophe permet de revenir à soi en étant bien. C'est un va et vient entre lui et l'autre, entre lui et ce bonheur qu'il a mis en bouteille qui lui permet de retrouver le goût du bien, de ce qui l'aide à accéder au bonheur quand les ondes négatives surviennent.
On peut alors s'interroger sur le "tu" : Qui est-il ? Quel est-il ? Que représente-t-il ? Est-il personnifié ou représente-t-il tout ce qui fait du bien au poète, comme un moment intense vécu, partagé ou même une oeuvre d'art ?
Ce "tu" dépersonnalisé serait alors un "tu" surréaliste, tout comme l'illustration choisie, tableau de ce cher René. ;-)
Je conclus par mes deux passages préférés :
- "Quand le spleen me submerge, je repense à tes yeux
Phares éclairant la berge, à l'abri des envieux"
- "Mon sextant pour toujours, la voile de mon radeau
Jusqu'à mon dernier jour, c'est toi l'Eldorado."
Merci Nico pour cette bulle de bonheur :-)