Faire le mur
On les entendait rire, s’aimer, se disputer
Se crier des sourires, s’animer, s’éclater
Je jouais au ballon, je me sentais si bien
A la récréation avec tous mes copains.
On a vu quelques briques sans comprendre leur trame
Leur horrible logique qui nous mènerait au drame.
Nos cris s’éparpillaient, certains sentaient l’orage
Et l’angoisse s’amplifiait, on gonflait notr’ courage.
Sautant sur la marelle, cultivant l’innocence
Au-dessus des querelles devant feindre l’insouciance.
Encore une autre brique : les fondations prennent forme
Tactique machiavélique, l’impact sera énorme.
Bavardages subsistant : nos mots à l’agonie,
Nous enfants résistants, timide cacophonie…
Nos têtes dans les nuages, l’esprit un peu à l’ouest
Elèves beaucoup trop sages : l’ambiance devient funeste.
Des briques, toujours des briques : ça ressemble à un mur.
Situation critique : on n’voit plus le futur !
Le bonheur dépeuplé, soumis à la torture
Silence presque complet : il reste juste des mur-mures.
Cruelle séparation, cour coupée en deux,
C’est la désolation : on a rangé les jeux.
Les briques percutent le ciel, où donc s’arrêteront-ils ?
Palissade démentielle : résistance inutile…
Et si… et si… et si… Et si on faisait l’mur ?
Soufflons dans nos ballons, pour qu’ils soient montgolfières,
Au galop, étalons : retirons leurs œillères.
Dépassons cet obstacle en nous donnant la main
On peut faire des miracles quand on croit en demain.
On peut peindre ces briques d’une couleur invisible
Le geste est historique et tout devient possible.
On ne voit plus le mur, on passe même à travers
Il n’est plus que fissure, et redevient poussière.
On lance des bonbons, ils se transforment en fleurs,
Le Mur devient buisson aux mille et une couleurs
Il n’y a plus de briques et on court dans la cour
Eclats de rires magiques : on peut hurler l’Amour !
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