Le cheval de mes émotions

 Franz Marc, Cheval bleu I, 1911

Le cheval de mes émotions

 

Ses sabots tressautaient dans un bruit fracassant,

L’arrière-train palpitait, excessif, bondissant.

J’avais eu le malheur d’avoir lâché la bride :

Dans la brèche la douleur, était entrée, perfide.

 

Le bourrin galopait, me rendait serpillère,

Sur mon cœur s’essuyait, guidé par ses œillères.

Peut-être qu’il s’amusait et dans tout ce boucan

Mes oripeaux s’usaient, perdaient de leur clinquant.

 

Perdu, désarçonné, meurtri de bas en haut

Groggy, K.O., sonné : fini le rodéo.

Le confort de la selle s’était évanoui

Ma crise : existentielle, sa violence : inouïe.

 

Je reprends mes esprits, allongé dans le foin,

Je n’ai pas tout compris : je le regarde au loin.

La cavalcade passée en un battement de cils,

Les ravages effacés : la bête revient, docile.

 


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