Mon meilleur ami Frankenstein

 

Mon meilleur ami Frankenstein

 

En ce dimanche de mai, au milieu de la jungle

Jovial je gambadais quérant des violons d’Ingres.

Mes envies tropicales cherchaient un compagnon

Une présence amicale pour vivre l’instant à fond.

 

Passant de liane en liane, jouait un chimpanzé

Au prix d’une banane, je sus l’apprivoiser.

« Ca te dit de voler ? » : proposition honnête

Doudou aime s’amuser, oser des trucs trop chouettes.

Flirtant avec les cimes, mon petit cœur décolle

Mais ma joie se périme : jamais on ne s’envole.

On reste dans les arbres, le ciel bleu me démange

Je deviens exécrable : la limite me dérange.

 

C’est alors qu’une ara rempluma mes couleurs

L’horizon s’éclaira, je lui cueillis des fleurs.

« Ca te dit de l’apnée ? » : proposition sympa

Je sus me pavaner : elle ne refusa pas.

L’oiseau m’aimait tellement qu’elle mit son bec sous l’eau

Mon cœur se fit printemps, son teint devint palot.

Ses ailes se noyèrent, elle gueusait des branchies

Je dus r’venir sur terre, replonger dans l’ennui.

 

Hardi un caïman me fit quelques clins d’œil

Timing intéressant : il ôta mon linceul.

« Ca te dit des grimaces ? On peut faire un concours ?

« J’te parie trois limaces que je te bats toujours ! »

Gourmand il accepta, on pouvait se gausser

Très vite on s’arrêta : ses traits restaient bloqués.

Pas d’humour corrosif, il figea ma passion

Visage inexpressif, une vraie porte de prison !

 

La vie est ainsi faite : tant d’occasions gâchées

Pépites pour faire la fête qu’on n’sait pas accrocher.

Et si on écoutait nos désirs en commun,

Et si on saisissait les instants opportuns ?

 

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