Le game de l'amalgame
Le game de l’amalgame
Il répétait comme ça, l’hypnose plein les yeux
« Approchez, vous ne l’regretterez pas, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
Dans un petit instant, ça va commencer
Installez-vous confortablement, l’attraction va démarrer ! »
Aguiché par le discours de cette pute-blicité
J’ai pas fait demi-tour : j’suis pas une poule mouillée.
La voiture part pour l’aventure, je suis peinard, j’mets ma ceinture.
Sécurité j’suis comme un môme prêt à hurler dans l’train fantôme.
Dans le brouillard on s’arrête, tous ces rodeurs n’ont pas l’air net.
Leurs yeux sont vides, me déshabillent, le teint livide comme des zombies.
Je ne bouge plus, je fais le mort – vivant – rêvant – d’un meilleur sort.
J’me déguise en décor, le corps figé, mon costume s’évapore, le sang glacé.
La nuit crie de son silence, les bruits brillent par leur absence
Chaos-phonique mais sans le son, c’est la panique à l’unisson.
Le train repart à toute allure, regard hagard je me rassure.
C’est le grand huit émotionnel, l’angoisse s’invite, obsessionnelle.
J’arrive à l’aiguillage, c’est le moment d’choisir
Des photos de beaux paysages ou une image de vampire.
Citoyen lambda, j’aime affronter mes vieux démons
J’ai opté pour Dracula, sans aucune hésitation.
C’est la folie dans ma caboche, le réel n’est plus qu’un rêve.
Quand mes phobies me débauchent, le cauchemar prend la relève.
J’essaie de prendre de la hauteur mais c’est trop dur, je rate le coche.
J’suis pris au piège dans un shaker, toutes ces horreurs trop se rapprochent.
Ma chair se poule, c’est la terreur, j’suis comme une boule dans un flipper
Je tilte, je vrille, j’prends les bumpers, je rebondis de peur en peur.
Pris dans un piège acrobatique, j’suis compressé dans un étau
Lessivé par ce grand cirque, j’ai les idées en charpie-taux
J’aimerais tant qu’on en finisse mais on me propose un bonus
Une p’tite gâterie, une catharsis, un peu avant le terminus.
Dernier arrêt, j’prends les choses en main
A moi d’participer, c’est mon destin, c’est mon chemin.
J’dois discerner pour qui je suis, identifier qui est l’ennemi.
Dans la pénombre on m’file un flingue, parmi les ombres faut que j’distingue
Les vraies les fausses, chasse aux sorcières, faut qu’j’les désosse, prêt pour la guerre.
Faut qu’j’les fume : aucun problème, mes yeux s’allument, mes yeux Salem.
Au bal du diable, j’sais plus très bien, où est le mal, où est le bien ?
Mes craintes me hantent, j’ai les chocottes, j’ai la détente qui me picote.
Dans l’train fantôme, mon âme défaille, j’suis plus un homme, j’sens que j’déraille.
J’fais le ménage dans ce manège, j’fais un carnage j’suis pris au piège.
Je shoote, je fais mes gammes, je joue au game de l’amalgame
Mon cœur s’emballe en un instant, deux trois rafales à bout portants.
J’étais la proie, j’suis l’prédateur, j’ai plus le choix, j’vide le chargeur…
C’était la dernière scène d’un mec devant voter
Et qui dans l’train d’la haine s’est laissé embarquer.
Quand le type - ou la nana –avec vous tenteront leur chance
J’espère au moins que de tout ça vous aurez conscience.
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