Rossinante

 

 Rossinante

 

Asphyxiées par la prégnante odeur du vieux bois,

Leur vision floue tracassée par la poussière,

Cloitrées dans cette prison cachée sous les toits

Mes pensées noires cherchent en vain la lumière.

 

Une femme estropiée de toute sa beauté

Et nos mille et un compagnons d’infortune

Me regardent comme un ancien enfant gâté

Refusant de ne plus être à la tribune.

 

Luttant contre la raideur des rhumatismes

Je me balance pour voir par la fenêtre

Engourdi par un trop plein de romantisme

Je vois au loin celle qui m’a envoyé paître.

 

Enfourchant son puissant étalon vrombissant,

L’ancienne petite fille à qui j’ai tellement plu

M’a oublié pour d’autres engins moins lassants :

Elle a tant changé qu’elle ne me reconnait plus…

 

A force de dodiner, dans un grand fracas,

Il s’est effondré au milieu d’sa cellule

Terrassé, assassiné par tous ces tracas…

Ainsi est mort notre cheval à bascule…

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