La grève du rail

 

La grève du rail

 

Il s’appelle Jean-René, il est le rail de droite,

A longueur de journées, c’est l’amour qu’il miroite.

Il est le rail de gauche, son p’tit nom c’est José,

Lassé de la débauche, il aimerait se poser.

 

Ils se regardent de loin, ils rêvent d’une entrevue,

Tout en prenant bien soin, de ne pas être vus.

Vous l’avez deviné, les deux sont amoureux,

Et s’ils s’acoquinaient, ils en s’raient bien heureux.

 

Mais leur vie est ailleurs, leur rôle trop important,

Et tant pis pour leur cœur, dommage qu’ils s’aiment autant.

Tous ces trains si pressés ont tellement besoin d’eux,

Qu’ils ne peuvent annoncer qu’ils aimeraient être à deux.

 

Mais un jour tout déraille : leur amour est trop fort

Au diable leur travail, ils s’écartent de leur sort

Les deux rails se rapprochent et enfin s’entremêlent,

Ils se roulent une galoche, se sentent pousser des ailes.

 

Voici l’heure de la chute, celle de la dernière strophe,

Ils ont atteint leur but mais c’est la catastrophe.

Pour ce foutu baiser, quinze wagons dans l’décor,

Des centaines de blessés, plusieurs dizaines de morts.

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