La Déesse a disparu !
La Déesse a disparu !
Vif du sujet, direct, 1ère strophe
Laissez-moi vous partager une vilaine catastrophe
J’me baladais de rues en rues
Sur la Grand Place, je n’l’ai pas vue…
La déesse en haut de la Fontaine
Notre symbole, notre Reine
Notre Muse n’est plus en haut de sa colonne
Qui l’a kidnappée, retirée de son trône ?
Les rumeurs courent partout, elles s’agitent à grand bruit
On l’aurait enlevée au milieu de la nuit.
Les gyrophares s’affairent, les sirènes se colportent
Les flics ont fort à faire, ils toquent à toutes les portes !
Ils cueillent des infos, des gens d’un certain âge
Prêchent le vrai du faux, recueillent des témoignages.
« Oui c’est vrai, c’est un drame, c’est un crime
Mais dites-moi messieurs dames, qui était la victime ? »
« Ché les Parigots qui n’en voulaient nein
Chur leur arc eud d’triomphe, chéto pas aché bien ! »
« 12 mètres de haut pour qu’on se souvienne
Qu’on a résisté à ces barbares venus de Vienne !
Une jolie flamande, sans artifice sans mascara
Des formes généreuses conçues par Théophile Bra.
Un doigt vers le sol qui nous donne le la
C’est écrit sur le socle, on ne se rendra pas !
C’est notre Terre, notre Patrie
Et la Déesse, notre Allégorie ! »
« Dans son autre main elle tient, un boute-feu pour rappeler
L’appétit sans fin de nos illustres canonniers
Affamés de libertés, ils ont avalé tant de pièges
En 1792, restés debout lors de ce siège ! »
« Je vous en prie messieurs les policiers
On compte sur vous pour la retrouver !
C’est un morceau de nous, on y croit, on y tient
A notre patrimoine, c’est sûr, elle appartient ! »
« Vous appartenir ? C’est là que le bât blesse
J’en ai assez moi d’être tenue en laisse !
J’habitais place du Général De Gaulle, place à la libération
Je ne trouve plus ça drôle d’exposer ma propre soumission
Théophile Bra m’a fait de belles jambes
C’est pour qu’je vive, pour qu’je flambe !
Avec le boute-feu, j’allume la poudre d’escampette
Aux galeries La Fayette, j’m’en vais faire des emplettes !
Je suis une œuvre d’art qui n’reste pas in situ
J’suis comme Ménélik : je dis « Bye bye ! » mon statut de statue
J’veux vivre ma vie à moi, c’est ça qui m’excite
Moi ce que je veux c’est me faire une moule frites !
J’veux enchainer les welshs, j’veux plus plaire à personne
Ca fait déjà longtemps que je pèse 110 tonnes !
Si mon doigt était vers le bas, c’est que j’voulais descendre
Depuis 1845, mais là, j’ai arrêté d’attendre…
Alors je vous en prie messieurs les policiers
Respectez vos traditions
Echouez à me retrouver
Et laissez-moi profiter à fond ! »
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