Soirée autour du slamovare
Soirée autour du slamovare
Le samovare ronronnait,
La chambre était tiède
L’atmosphère douceâtre
Bougie : lumière ténue
Elle avait accepté l’invitation
Je rêvais d’une scène de nu
Elle avait d’autres aspirations.
C’était la porte ouverte à toutes les fenêtres
Elle avait dressé l’étendard en pleine nature
Si ce tableau pouvait nous faire renaitre
De cet amour aux couleurs immatures.
Le samovare vibrait :
J’avais le corps-braquemard
Et elle, elle conversait
Avec les brocarts, les cerfs et les renards
Elle s’épanouissait.
Si l’amour est une île
Je voulais que ce soit avec elle
Comme un loubard puéril
Je voulais vite passer à l’essentiel.
Le samovard tressautait
Alors, je sortis mon pinceau.
Peignant les animaux contre mon gré
Moi qui ne voulais que ma muse sur ce tableau.
Affriolé de ce thé aphrodisiaque
Ses formes s’excitaient sous ma palette
Ma toile se transforma, démoniaque,
Mon instrument se fit baguette
Magique, mes prières s’exaucèrent
Tragique, mon obsession était sincère.
Le samovare s’ouvrait
Le samovare se fermait
Le samovare s’ouvrait
Se fermait, s’ouvrait, se fermait, s’ouvrait…
Une ritournelle de va-et-vient
Où chaque animal peint
Disparaissait en vrai dans l’atelier
Avec mon petit rire… de fou à lier !
Je t’aime, je t’aime, alors ils trépassent
Tout ceux qui me séparent de toi
Un bouquet de chrysanthèmes : je les efface
Je te veux seule, à moi, offerte sous mon toit.
Seule, à moi, offerte…
Je laisse juste quelques cafards
Témoins que tu seras mienne
Et j’invisible tous ces intrus vicelards
T’es plus que tout pour moi ma Reine !
Le samovare s’agite
Et toi, tu saisis hardiment mon pinceau…
Le samovare s’excite
Et tu te peins, doucement sur le tableau…
Et là, touche après touche
Tu t’évanouis, inexorablement
Evanescente, tu termines par ta bouche
Juste le temps de me dire : « Va-t-en ! »
L’atmosphère se fit vide
La chambre était froide
Le samovare s’est tu.
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