Dessine-moi… Le dénombrement de Béthléem
Un, deux, trois…
Il va nous falloir tous les compter !
Le temps du slam, tout en m’écoutant, le temps d’une vie, d’une visite…
Un, deux, trois, dix, vingt, mille !
Comme le collectionneur croisant la route du Petit Prince.
Mais nous, nous ne compterons pas les étoiles, non, nous compterons les gens.
Les gens… tils, les gens bons… On pourrait croire que ces gens sont Flamands, puis que c’est –
sûrement – un tableau de Brueghel.
Mais non, ce sont des Béthléémois, ou des Béthléémiens.
Bref, nous allons compter, décompter, dénombrer à Béthléem.
Hey !
Ecoutez, réfléchissez, ce n’est pas parce que l’on parle du Petit Prince que vous devez vous
comporter comme des moutons !
Béh… béh… Béthléem ??
Des pas de moineau qui se sont envolés et posés si loin des Flandres ?
C’est un coquin ce Brueghel… Le Jeune ou l’Ancien, on ne sait pas trop lequel des deux l’a fait…
Brueghel coquin, Brueghel taquin, Brueghel malin, Brueghel qui peint
Des scènes bibliques, des scènes mythiques, mythologiques
Dans des décors classiques, des scènes saintes, des scènes simples
Du quotidien.
Un, deux, trois… Combien ? Combien de ?
Tonneaux de bières, gerbes de blé
Bois de chauffage ou porcelets ?
Béh, béh… Les villageois suivent le troupeau
Font la queue pour payer leurs impôts.
Impôt, beaucoup, passionnément, à la folie
Et non loin de là, enceinte, il y a Marie.
Devant elle, l’index levé
Joseph en train de dénombrer
Car Auguste lui a demandé
De recenser le monde entier.
Je vous raconte que Joseph compte… Un, deux mille, trois millions, quatre milliards.
Et pendant que Joseph compte, le village vit.
Car si l’horizon est si haut,
C’est qu’il y a tant de sommets à gravir
Et si tous ces enfants jouant sont si beaux
C’est qu’il est bon de se mettre à sourire.
Sourire, courir sur la rivière gelée
Sourire, salir ce blanc à peine maculé.
Se jeter des rires comme on se lance des boules de neige.
Avalanche de plaisirs tournoyant comme dans un manège.
Un mouton, deux moutons, trois moutons…
Béh, béh, béh…
Dis Brueghel coquin,
Dessine-moi une brique de bonheur
Une chaumière de volupté
Dessine-moi des hauteurs
Un toit qui saura ne pas me toiser…
Trois, deux, un… à vous de décider !
Quand vous recroiserez ce tableau en vrai
Dans les Flandres ou à Bethléem
Qu’est-ce que vous y verrez,
C’est un cruel dilemme…
Multiplier les joies de la vie
Ou dénombrer ses labeurs
Comme dit Brueghel ou Saint-Exupéry :
« On ne voit bien qu’avec le cœur ! »

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